Saevus descendit de son cheval et le conduisit dans l’écurie qui faisait face à la petite maison qu’ils occupaient sur les terres de la confrérie. C’était l’ancienne demeure d’un marchand qui Saevus avait acheté peu de temps avant son mariage avec Régina. La bâtisse était en pierre taillée. Elle lui avait compté un bon paquet d’or mais l’époux voulait offrir une belle maison à sa femme et leur enfant à venir. La demeure comptait de nombreuses chambres qui demandaient qu’à être occupées. Saevus s’y emploierait dans les prochaines années. Il voulait avoir une famille nombreuse et il la voulait avec Régina.

Ce soir pourtant, l’assassin était d’humeur maussade. Il rendait d’un voyage long et difficile et cela n’était pas seulement en rapport avec les difficiles qu’il avait rencontré en chemin. Il avait du revoir une ancienne connaissance pour régler un problème qui lui était tombé dessus quelques semaines après son union avec Régina. Saevus dessella la mouture et lui apporter du foin et de l’avoine. Après s’être assurer que tout était en ordre, le frère noire se dirigea vers la maison.

Il entra dans la demeure et se défit de sa cape de voyage dans le vestibule. L’odeur d’un repas lui parvint et il accueillit avec bénédiction l’idée de se mettre à table et de manger. Il se dirigea vers la cuisine et chercha son épouse des yeux. Elle n’était pas en vue.

Saevus se dirigea vers le foyer et retira la marmite du feu. Il regarda ce que sa femme avait décide de lui préparer. L’odeur n’était pas trop mauvaise. Régina avait fait beaucoup de progrès depuis le début de leur relation. L’assassin prit une assiette creux et une louche et se servit un peu de ragoût avant de se mettre à table. Il attrapa une miche de pain et attaqua son repas en silence. Il chercha son épouse des yeux et pensa qu’elle avait du aller se coucher. Ce n’était pas plus mal, Saevus n’était pas vraiment d’humeur à tenir la moindre conversation.

Regina vait passé une partie de la soirée à se promener un peu et parler avec quelques autres membres de la confrérie. Son ventre était bien rond et l'enfant à venir semblait prendre toute son énergie. Une fois le soleil couché, elle entra dans la maison et vérifia que le repas qu'elle avait préparé plus tôt était encore chaud. Elle voulait qu'il soit prêt à être consommé lorsque Saevus reviendrait de son voyage et elle aurait aimé pouvoir accueillir son époux, après tout, il était partie depuis un petit moment déjà et même avant ce voyage, Régina s'était senti mise de côté par lui et cette situation lui déplaisait grandement. Elle savait que l'assassin avait tendance à être taciturne, mais habituellement ses gestes compensait pour ses paroles. Pas cette fois.

Épuisée, elle renonça à l'attendre et partit dormir. Le sommeil s'empara d'elle rapidement, mais elle fut réveillée quelques heures plus tôt par le bruit de pas dans la maison. Une démarche qu'elle connaissait bien et dont elle ne s’inquiéta pas. Doucement, elle se leva de lit et partit dans la cuisine, un sourire sur les lèvres.

« Bonsoir Amour »

Elle prit place contre ses genoux et l'embrassa avec tendresse, passant sa main dans ses cheveux en même temps. Ce baiser était comme tout le reste, il n'était plus ce dont elle avait l'habitude. Regina s'en retira donc et se décida à poser une question à laquelle elle n'était pas certaine de vouloir entendre la réponse.

« Qu'est-ce qui te tracasse ?»

Regina fit son apparition et fut prendre place sur les genoux de son époux pour l’embrasser tendrement. Saevus n’était pas vraiment d’humeur câline ce soir. Il laissa Régina se retirait pour prendre place sur la chaise à côté de la sienne.

« Qu'est-ce qui te tracasse ?»

L’assassin prit un morceau de pain et l’engloutit. Il restait concentré sur son assiette, jouant avec le reste de nourriture encore dans son assiette. Sa faim s’était quelque peu envolée. Saevus savait qu’il ne pourrait pas ignorer sa compagne encore longtemps. Régina n’était pas le genre de femme à laisser tomber facilement. Elle lui réclamerait des expressions jusqu’à être satisfaite de la réponse de son époux.

Mais Saevus n’avait pas envie d’avoir cette conversation ce soir, ni même les autres soirs. Il lâcha la cuillère qui tomba dans son assiette.

«Je suis juste fatigué», affirma Saevus sans prendre la peine de regarder sa femme. Il attrapa le gobelet devant lui contenant quelques larmes de vins et en but une gorgée. «Et je n’ai pas envie de parler...»

L’assassin se leva en emportant son assiette et ses couverts pour aller les laver au point d’eau non loin du plan de travail. Il attrapa un torchon et s’essaya minutieusement les mains. Le silence qui régnait dans la pièce était pesant et épais. Au bout de quelques minutes, Saevus lança sans préambule. «J’ai une fille... elle a 3 ans et elle s’appelle Lucina...»

Le regard de Regina se durcissait doucement alors qu'il lui laissait comprendre que ses questions le dérangeait. Elle n'était pas le genre de femme potiche à exhausser les moindres désirs de son époux et ne jamais poser de question lorsqu'il ne voulait pas qu'elle en pose et pourtant elle ne rajouta rien. Toute cette distance qu'il installait entre eux la déstabilisait et la blessait bien plus qu'elle n'osait l'admettre.

Elle resta muette et pourtant elle ne partit pas pour retourner dormir. Elle était trop énervée pour gagner le sommeil de toute façon. Elle pensait qu'il ne prononcerait aucun mot et pourtant, les voici qui la frappèrent de plein fouet. Une fille ? Le décompte lui faisait rapidement comprendre qu'il n'était pas avec elle lorsqu'il avait enfanté cette bâtarde, mais Régina se sentait bouillir de rage néanmoins.

« Une FILLE ? »

Question idiote comme elle avait très bien entendu et pourtant c'était comme si son cerveau refusait d'assimiler l'information. Elle reprit un ton calme et pourtant la colère et le dégout se lisait dans chacune de ses paroles.

« Il va me falloir un peu plus de détails... »

Elle ne prononçait pas ses craintes et pourtant les mots se bousculaient dans son esprit. Il avait une fille avec une autre femme et la repoussait depuis un bon moment déjà, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si l'homme dont elle était amoureuse avait seulement exister où s'il ne s'agissait que d'une façade qui avait jouer pour la charmer et qu'il s’apprêtait maintenant à la jeter pour une autre. La simple idée lui faisait serrer les points, elle ne le laisserait jamais s'en sortir vivant si tel était le cas et ce même si cela signifiait la peine de mort au sein de la confrérie...

Sa réaction de Régina fut assez violente mais Saevus reste de marbre. Il n’était pas du genre à se recroqueviller comme un gamin craignant de recevoir une raclée. L’assassin se tourna vers sa femme et affronta son regard. «Oui. Une fille...» confirma-t-il.

Quand elle demanda plus de détails, Saevus croisa les bras et rassemblait ses idées. «Je t’assure que je n’en savais rien encore le mois dernier. Quelques semaines après notre mariage j’ai reçu une lettre. Un de mes contacts me l’a transmise. Elle venait de Blancherive... Elle était d’une femme qui j’avais connu plusieurs années avant toi. Nous avons passé deux semaines ensemble, à peine. Elle était la fille d’un marchand à qui je payais le gît... Cela n’avait rien de sérieux et je suis parti sans regret. Mais elle a eu un enfant et son père les a jeté dehors. Elles ont vécu sur de petites économies jusqu’à ce que la lettre me parvienne enfin...»

Saevus savait que cette histoire était difficile à entendre pour Régina. L’assassin avait tiré un trait sur son ancien vie et les quelques flirts qu’il avait compté pour se consacrer à son couple et il ne regrettait rien. Il n’avait pas prévu que ses éc arts de jeunesse finissent par le rattraper.

«Je suis allé à Blancherive pour régler ma dette. Je ne pouvais pas laisser un enfant de mon sang vivre dans une grange ou une auberge miteuse... J’ai acheté une petite maison à la mère et laissé un pécule pour assurer l’éducation de la petite... mais je n’aurais aucun autre lien avec elle. Je n’ai pas vraiment envie de la connaître... Je suis avec toi et notre famille passe largement avant.»

La haine féroce qui la tenaillait se calma légèrement lorsqu'il lui confirma avoir apprit son existence après son mariage. Elle ignorait si elle serait parvenue à lui pardonner s'il lui avait caché une telle information depuis le début. Elle ne pouvait par contre pas oublier un détail extrêmement important à ses yeux.

« Un mois.... Un mois et l'idée de me le dire ne ta pas traverser l'esprit. Si tu étais digne tu me l'aurais dit dès le départ et tu ne m'aurais pas laissée de côté. »

Il l'avait laissé dans l’ignorance pendant un long mois et avait repoussé bon nombre de ses caresses. Elle ne parvenait pas a avoir aucune pitié pour cette femme seule avec son enfant, du moins pas ce soir, le choc était encore trop grand. Elle ne put se retenir de laisser un rire froid quitter ses lèvres alors qu'il lui disait vouloir faire passer sa famille avant. Régina posa doucement sa main contre son ventre.

« Ce n'est pas l'impression que tu me donne... Je te croyais honnête envers moi mais tu as préféré partir rejoindre ta catin passagère et ta bâtarde plutôt en me laissant dans le néant, en repoussant chacune des mes attentions. Les siennes en valaient-elle le coup ? »

La colère parlait bien plus que la raison en ce moment et elle s'en rendit compte par elle-même. Au fond elle le croyait lorsqu'il disait ne pas avoir de nouveaux liens avec elles, mais elle avait besoin de cracher ce venin. Il lui avait cacher des choses et l'avait repoussé. Il avait préféré perdre un mois de sa grossesse à elle pour prendre soin d'un enfant qui n'aurait jamais du exister.

Saevus haussa les sourcils devant l’affirmation de son époux qu’il n’était pas une personne digne. L’assassin avait roulé sa bosse dans tout bordeciel et n’avait pas vécu en dévot en attendant la femme parfaite. Il avait profité de la vie et du corps des femmes qui lui avaient ouvert leur lit. L’assassin ne retint de rire et répliqua assez sèchement :

«Il ne t’ai jamais venu à l’esprit que je cherchais à t’épargner de mes erreurs passées ? Que je voulais peut être de préserver toi et le bébé d’une affaire qui remonte bien avant notre mariage ? Et pour ce qui est de la «dignité». En cas où tu ne l’aurais pas remarqué : la vie n’est pas rose, pauvre petite enfant gâtée et je suis loin d’être le Prince Charmant.»

Les insultes et accusations de sa femme le mirent brutalement en colère. Il n’était pas homme à accepter d’être ainsi traiter sous son toit.

«Silence ! Retiens ta langue de vipère, femme ou cette conversation prendra une tournure fâcheuse.»

Saevus ne plaisantait pas. Il ne s’était jamais montré violent envers Régina ni par les gestes, ni par les paroles mais sa compagne n’avait jamais osé lui jeter pareille insultes à la figure.

«Cette femme n’est rien... Cette enfant non plus... J’assume seulement mes responsabilités. Tu préférerais peut être un époux lâche ?»

L’assassin connaissait déjà la réponse à cette question.

Oh ça oui il était loin d'être le prince charmant ! Elle ne portait pas attention lorsqu'il lui dit qu'il voulait la préserver de ses erreurs. Ce n'était pas une justification valable à ses yeux, en fait ce soir rien de ce qu'il pouvait dire ne ferait son chemin dans ses pensées..

« Une tournure fâcheuse ? Oh mais je te défi de lever la main sur moi... Fais moi le moindre mal et je resterai ici uniquement pour honorer ma promesse à la confrérie, mais plus pour celle que je t'ai faite. »

Elle ne put que reconnaître qu'il avait raison. Non elle ne voulait pas d'un mari lâche... bien sure que non.

« Non. Mais je veux d'un mari honnête.... Me l'aurais-tu dévoilé si je ne t'avais pas posé la question ce soir ou tu te serais contenté de me repousser encore et encore ? »

Régina soupira et haussa les épaules. Elle n'aimait pas perdre le contrôle ainsi. Elle se contenta de poser un regard hautain sur lui, sombre, si elle ne quittait pas, elle risquait de regretter davantage ces paroles le lendemain. sans ajouter un mot elle quitta et retourna dans leur chambre, espérant qu'il aurait la décence de ne pas venir la rejoindre dans leur lit matrimonial. Elle n'arrivait pas à dormir, son cœur battait à tout rompre, mais elle voulait être seule. Une ferma la porte derrière lui et une larme glissa contre sa joue. Elle savait depuis longtemps qu'elle ne serait pas la première femme à partager son lit, mais elle avait faussement crut être la seule à avoir le privilège de porter son enfant. Elle entra sous les couvertes et tenta de se ressaisir, le reste de la nuit allait être longue.

Saevus la regarda partir dans leur chambre. Il se rendit alors compte qu’ils venaient d’avoir leur premier véritable dispute. Ils s’étaient déjà chamailler pour quelques sottises qui finissaient généralement par une réconciliation sur le lit conjugal mais l’époux savait que le traité de paix serait lus difficile à ratifier cette fois.

Il resta un moment immobiles dans la cuisine, le temps de laisser Régina s’endormir pou monter se coucher. Saevus n’avait nullement l’intention de dormir dans un lit différent du leur. Il était hors de question qu'il découchât !

Il entra dans la chambre en silence et se déshabilla avant de s’allonger près du corps familier. Régina s’écarta de lui. Saevus resta un instant sans bouger quand il entendit un léger sanglot. Doucement il se rapprocha de sa compagne et passa un bras autour d’elle pour l’attirer contre lui. Dans cette position la bouche de Saevus était juste au niveau de l’oreille de Régina. L’époux avala sa salive avant de parler d’une voix douce.

«Pardonne moi... Juste... Pardonne moi.» pria l’assassin.

Saevus voulait tirer un trait sur cette histoire et continuait à vivre. Mais il doutait que les choses soient si simples. Il voulait quand même essayer.

«Nous entre-déchirer n’arrangera rien. Cela ne changera pas la vérité. Notre bébé va bientôt venir au monde... il aura besoin d’une famille unie... Alors pardonne moi et donne nous une autre chance."

Dès l'instant où elle entendit la porte ouvrir et le plancher craquer Régina le maudit de ne pas être aller ailleurs, elle avait besoin de ce moment seule avec elle-même pour savoir comment elle désirait réellement réagir suite à cette révélation.

Elle le sentit prendre place à ses côtés et instinctivement elle s'éloigna de lui afin de se retrouver à l'extrême opposé de la couche. Ses mains tremblait et ses yeux étaient toujours rempli de larmes, mais elle ne voulait pas pleurer devant lui. Son corps laissa néanmoins échapper un sanglot et elle se maudit de ne pas être parvenu à le retenir. Elle ne put s'empêcher de frissonner alors qu'il entourait son corps de ses bras fermes et qu'elle sentait leur peaux se lover l'une contre l'autre. Elle le détestait de lui faire ressentir de pareilles sensations.

« J'ai besoin de temps. »

La douceur dont il faisait preuve à son égard lui avait permis de retenir des insultes qu'elle aurait pu balancer.

« Éloigne toi de moi. »

Elle préfèrait lui demander avec une certaine gentillesse plutôt que de le repousser avec force pour aller dormir ailleurs. S'il s'éloignait, elle resterait dans leur lit, mais elle ne voulait sentir leur corps l'un contre l'autre, cela jouait beaucoup trop en la faveur de l'assassin et après un mois à la négliger constamment, elle se dit qu'il pouvait bien endurer son refus pendant quelques temps.

Alors qu'il lui demandait une autre chance elle eut envie de lui répliquer qu'elle ne serait pas la première a qui il faisait un enfant avant de la décevoir, lui demander combien d'autre il en avait, mais elle se retint. Il ne méritait pas de tel propos et elle ne les pensait pas réellement. Elle ne voulait pas que la colère recommence à parler pour elle.

« Pour la première fois c'est moi qui te demande de ne plus parler.... Je viendrai vers toi lorsque je serai prête, je t'en veux beaucoup trop pour tenir un discours réfléchi cette nuit. »

L’assassin finit par relâcher sa femme et s’éloigna d’elle en roulant sur le côté. Il attrapa son coussin et le frappa plusieurs fois avant de finalement lui trouver une position confortable. Il fallut quelques heures avant que le sommeil ne gagnât l’époux jusqu’au lendemain.

Ainsi commença le chemin de la pénitence pour ce malheureux Saevus. Durant les deux semaines qui suivit, Régina engagea une action punitive basée principalement sur la grève de sexe.

La grève du sexe ! Il se demanda ce que les femelles pouvait inventer de pire. Avoir une femme aussi belle et désirable qui refusait littéralement d’être seulement touché mettait Saevus sur les nerfs. Il dut à son self control de ne pas prendre ce qu’il lui revenait de droit par la force.

L’assassin était conscient que cela ne ferait au final qu’aggraver les choses. Si seulement, il avait reçu quelques missions pour évacuer l’énergie et la frustration emmagasinées. Mais il avait demandé à ne pas être solliciter durant les quelques semaines à venir. La maison avait besoin d’être retaper. Le toit était vieux et l’hiver approchant, Saevus devait s’en occuper, surtout avec l’arrivée prochaine du bébé.

Il s’était donc attelé à cette tâche dès le lendemain avec l’un de ses frères noirs et amis, un fils de charpentier. L’homme, comme Saevus, n’était pas très bavard et ce fut cette raison qui les rapprocha. Ils avaient fait quelques missions ensemble et demeuraient assez proche. Le toit fut réparé en à peine trois jours et l’époux de la gréviste dut se chercher d’autres occupations. Il entreprit de terminer la convection de nouveau élément de la tenue de travail de Régina. Il y travaillait déjà depuis quelques semaines dès qu’il avait un peu de temps libre. Ce n’était pas vraiment une surprise mais il n’avait pas encore montré à sa femme le résultat.

Au bout d’une semaine, Saevus ne tint plus et commença à se montrer plus insistant. Sur la couche, il caressait le corps de Régina, attendant parfois qu’elle s’endormît pour procéder aux attouchements. Il se collait à elle au moment des repas, la coinçait dans les couloirs et cherchait à l’embrasser, les murmurait des litanies de mots amoureux dans le but de l’adoucir mais à chaque fois, elle finissait par se dérober et Saevus se retrouvait comme un idiot, réduit à se soulager en solidaire dans la grange. Ce n’était pas une vie !

A la fin de la deuxième semaine, Saevus changea de tactique. Il opta pour le mimétisme et ignora lui même sa compagne. Il n’y avait pas de raison pour qu’elle soit seule à user de ce petit jeu perfide et malhonnête.

Le soir qui commençait la troisième semaine, l’assassin ramena dans la maison les éléments d’armure qu’il avait terminé. Saevus n’était pas peu fier du résultat. L’ensemble avec à la fois pratique et élégant. Il avait travaillé minutieusement chacun des détails des jambières, épaulières et brassières qu’il avait confectionné.

Saevus passa termina de nouer les attaches de l’armure de cuir et de fer sensé protéger l’avant bras de son épouse.

«Il y a un mécanisme qui cache une petite dague juste sous ton poignée. Il se suffit d’appliquer une pression assez forte ici et la lame sortira...»

Regina était bien décidée à ne plus lui accorder son corps, trop rancunière pour supporter la petite des caresses. Elle ne voulait plus lui parler, elle essayait de ne même pas le regarder. Au bout de la première semaine, lorsqu'il devint des plus insistant, profitant de chaque moment pour la caresser où la coincer. Elle était passée bien près de suivre les pulsions de son corps de son corps et l'embrasser. Après tout, son corps le réclamait aussi, elle avait besoin de caresses et ne voulait certainement pas demander a un autre de lui procurer ce plaisir alors elle supportait. Sa rancune était apparemment plus grande que son désir.

La deuxième semaine fut physiquement plus facile à tolérer comme il semblait avoir abandonné de la convaincre de passer un moment intime ensemble. Elle trouvait néanmoins difficile de ne pas lui parler. Son mari lui manquait et a quelques part elle ne se rappelait même plus pourquoi elle lui en voulait autant. Avait-il mal agit, oui en ne lui avouant pas l'existence de cet enfant dès qu'il avait apprit, mais il n'avait pas fauter davantage sur elle. Cet aventure remontait à avant leur rencontre, ils n'avaient pas pu prévoir ce lien fort qui les unissent, ils n'avaient pas pu prévoir se rencontre tout simplement... Il avait sut prendre ses responsabilité et assurer un minimum l'avenir de sa bâtarde sans s'impliquer émotivement d'une quelconque manière. Elle savait au fond qu'il avait majoritairement bien agi dans ce tel cas.

Elle était devant le feu de cheminé dans le salon lorsqu'elle l'entendit entrer avec une armure, la sienne, celle qu'elle savait qu'il confectionnait rien que pour elle. Son regard ne quittait par le métal finement travaillé et dont chacune parure semblait avoir été inspiré par elle. Elle avait dut être terriblement longue à préparé et elle savait que son époux ne s'appliquerait de la sorte que pour lui-même et pour elle. Elle eut un sourire en voyant les petites armes cachées en cas d'urgence.

« Elle est magnifique.»

Elle passa doucement les doigts contre les détails de cette protection et elle regardait les autres qui serait installée par lui sur son corps avec le même émerveillement. Regina était touchée. Elle le laissa installer une autre des parcelles de cette armure avant de dire sans préambules.

« Y en a-t-il d'autre ? D'autre secret que tu me cache, qui regarde notre couple et notre famille. Je ne veux pas d'un époux malhonnête. J'ai besoin que tu me fasse confiance, j'ai besoin de pouvoir te faire confiance.. »

Son ton était à la fois doux, mais on pouvait y lire l’inquiétude. Elle n'avait plus envie de devoir le repousser, son époux lui manquait, mais pour passer par dessus son orgueil et lui pardonner cet écart de jeunesse, elle devait s'assurer qu'il ne lui cacherait plus jamais de tel chose. Régina était peut-être rancunière, mais elle ne revenait pas sur le passé, si elle lui pardonnait cette faute, elle lui pardonnait entièrement et ne remettrait jamais plus cette dispute sur le tapis.

Saevus plaça la deuxième brassière et commença à l’attacher. Il voulait s’assurer qu’elle était parfaitement ajuster pour ouvrir une protection maximale à la jeune femme.

« Y en a-t-il d'autre ? D'autre secret que tu me cache, qui regarde notre couple et notre famille. Je ne veux pas d'un époux malhonnête. J'ai besoin que tu me fasse confiance, j'ai besoin de pouvoir te faire confiance.. »

L’assassin resta un instant silencieux. Il songea au frère qu’il avait chassé du sanctuaire et porté pour mort auprès des autres membres de la confrérie. Ce secret ne regardait pas leur couple mais touchait leur famille quelque peu. Si Victor était découvert, Saevus quittait gros. Une telle trahison pouvait lui coûter son rang ou sa vie. Mais pourtant, il avait choisi de garder à jamais le silence. Le silence était encore la meilleure protection pour les siens...

«Je ne sais pas si j’ai d’autres enfants nés en dehors de notre mariage. Je n’ai jamais gardé contact avec les femmes qui j’ai fréquenté... Oui. C’est possible que d’autres excitent... je l’ignore... et j’espère continuer à l’ignorer...»

L’épisode avec Lucina lui avait apporté suffisamment de problèmes. Mais il n’en voulait pas à la petite et sa femme, ni même à sa femme. Il était parfaitement conscient d’être le seul à blâmer dans cette histoire.

«Quant à mes secrets... Ceux qui ne regardent que moi... Tu dois accepter que je ne te dise pas tout... Cela n’a rien à voir avec l’amour ce je te porte ni même ma confiance envers toi... C’est juste mon fardeau et je tiens à le porter seul... Tend ta jambe.»

Il mit un genou à terre et entreprit de placer la jambière sur Régina.

Elle ferma les yeux alors qu'il lui dit espérer continuer de l'ignorer. Elle espérait sincèrement qu'un autre d'entre eux ne ferait pas son apparition, elle ne voulait pas se sentir à nouveau l'une parmi tant d'autre, mais elle savait qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire à ce sujet. C'était déjà fait après tout, il était trop tard avant même qu'il se rencontre. Elle soupira alors qu'il lui demandait d'accepter qu'il ait son jardin secret.

« Ne comprend tu pas ? Je n'ai aucun problème à ce que tu ai tes secrets, le mystère que tu dégage est d'ailleurs l'une des choses qui m'a fait tomber amoureuse de toi, je ne veux pas tout savoir tout comme je ne veux pas tout te dire. »

Où il avait fauté était en gardant pour lui une information venant mettre en doute l'amour qu'elle porte pour lui, venant mettre en doute sa joie qu'il soit le père de l'enfant qu'elle porte.

« Si je veux être capable de me laisser t'aimer à nouveau j'ai besoin de savoir que je peux te faire confiance. Je ne veux pas avoir à me poser des questions lorsque tu part, à me demander si tu as encore un nouvel enfant ou si tu va rejoindre une autre femme. Je te demande seulement d'être honnête vis-à-vis nous. »

Son regard se posait sur lui alors qu'il installait ses jambières qui étaient tout aussi sublime que le reste de l'armure. Elle se sentait privilégier d'avoir une telle protection à la fois solide et raffinée, un peu comme elle après tout.

« Tu me manque Amour... »

Non, il n’était pas donné à Saevus de comprendre entièrement les femmes. C’était un mystère que même les dieux ne pouvaient résoudre. Mais c’était ce qui les rendait si attirant, si désirable. La femme et son coeur étaient la plus belle des énigmes.

«Je ne veux pas avoir à me poser des questions lorsque tu pars, à me demander si tu as encore un nouvel enfant ou si tu va rejoindre une autre femme.»

Saevus leva les yeux et regarda son épouse intensément. «Ce n’est pas en moi que tu dois avoir confiance pour cela, Régina mais en toi... Si tu te sais assez exceptionnelle pour me détourner des autres femmes alors tu n’as rien à craindre. Je refuse de passer mon temps à te rassurer comme une enfant.»

Saevus se redressa après avoir posé la deuxième jambière. Il faisait toujours près d’une tête de plus que sa compagne.

« Tu me manque Amour, avoua-t-elle et l’assassin la considéra un instant.

Toi aussi» lâcha-t-il finalement.

L’époux se rapprocha de Régina pour tenter de capturer ses lèvres. S’il était à nouveau rejeté, Saevus n’était pas sûr de parvenir à garder le contrôle de lui-même. Il était un époux patient et certainement bien plus conciliant que la plupart des hommes mais il n’en restait pas moins un homme, un tueur et un guerrier...

Elle lâcha un soupir de plaisir alors qu'il s’emparait de ses lèvres pour la première fois depuis longtemps. Elle déposa sa main contre sa joue alors qu'elle prolongeait se dernier. Ce baiser était passionné et ce malgré le fait qu'elle était grandement limitée dans ses mouvement pas l'armure partiellement disposée sur son corps. Au bout d'un long moment, elle se recula et plongea son regard dans le sien, commençant doucement à retirer la magnifique création de son époux.


« Ne me promet pas ton honnêteté alors si tu en est incapable... Mais je t’avertis, un autre affront de ce genre et tu verra à quel point j'ai confiance en moi. »

Elle ne manquait pas de confiance en soi habituellement, mais cette nouvelle l'avait chamboulée et fait remettre tout en doute y comprit elle-même.

« Refais moi ce coup et tu es un homme mort Saevus... Même si cela implique ma mort aussi. »

Elle n'avait pas le droit de tuer un membre de la confrérie sans risquer d'être tuer à son tour, mais cela n'avait pas d'importance pour elle. Elle l'attira ensuite à nouveau vers elle, comme si elle ne venait pas tout juste de le menacer. Le corps de l'homme lui avait terriblement manqué.

Régina rompit le baiser pour entreprendre d’enlever les éléments d’armure qui limitaient grandement sa liberté de mouvement. Quand Régina parla, Saevus était concentré sur une mèche de ses cheveux blonds qui volait devant ses yeux. La main de l’assassin vient la remettre derrière l’oreille de l’épouse. Puis il lui prit le menton pour qu’elle releva la tête.

«Tout ce que tu veux mon amour...» déclara l’homme en souriant

Saevus l'accueillit contre son corps et captura à nouveau les lèvres pleins et carmins. Il entreprit bientôt de l’embrasser sur chaque parcelle de peau visible. Deux semaines de diète forcée. Régina fut bientôt déshabillée complètement. L’assassin abrégea les préliminaires pour attaquer le plat de résistance. La table de la salle à manger qui leur servit de support trembla à chacun coup de butoir de Saevus. Il vint rapidement.

La même nuit, le époux honora sa moitié à plusieurs reprises et de multiples façons. Mais chaque nouvel ébat était plus tendre et appliqué que le dernier. Libéré de ses pulsions animales, Saevus avait plus de place pour les sentiments plus nobles...

Saevus épuisait mais infiniment heureux reprit doucement son souffle. Il se tourna vers son époux et la regarda.

"Ce serait honnête avec toi désormais. Je te le promets... Mais ne me prive plus jamais de ton corps Régina... plus jamais..."